«Le professeur Thomas Von Davel effectua les derniers réglages et mit la machine en route. Une lumière bleutée envahit la pièce et un sifflement désagréable se fit entendre.

A lui-même: «C’est où? C’est ici? C’est caché? Es-tu sûr qu’il n’y a rien d’autre? As-tu bien regardé? C’est peut-être juste là, caché derrière le vide...» Mais il ne le voit pas encore, les quelques outils qu’il s’est donnés pour le discerner ont leurs limites. Il le sait et il ne se laissera pas berner.

Ses expériences lui ont prouvé qu’il existe un autre monde, bien d’autres mondes, c’est ces mondes qu’il cherche, qu’il veut explorer: des «parallèles». Qu’ont-ils à lui apprendre? Il ne le sait pas lui-même, mais une chose est sûre, il est près du but. Encore quelques efforts et ils seront là, devant lui. Il s’imagine les regardant fièrement et dire «ils sont à moi».

C’est ce qu’il y a de plus fascinant dans la vidéo, c’est juste là, en face, et pourtant c’est si loin. Impossible de la saisir directement, il faut user de moyens détournés, de «trucs» pour l’attraper. Mais Von Davel ne désespère pas, ce sera l’œuvre d’une vie, sa pierre philosophale!

Pour mener à bien ses recherches il n’a pas hésité à tester ses inventions sur lui même. En se filmant, il sait qu’une part de lui est entrée dans cette boîte. Il se voit sur l’écran, fragile, sans défense. Mais il continue, il dissèque, teste, expérimente jusqu’à ne plus ressentir la fatigue. Au final, s’il arrive à faire entrer son double électronique dans un des autres mondes, c’est un peu comme s’il y était entré lui-même.

On l’a traité de fou plus d’une fois, mais cela n’a aucune importance, seul compte le résultat.»